Un jardin blanc !...ce n'est pas un projet pour cette année mais le cadeau de Dame
Nature, déposé au petit jour, métamorphosant mon'univers en
paradis blanc.
Sous une neige lourde, les arbres se dandinent sous le vent les délestant au passage
d'un manteau bien encombrant.
Dans le jardin, le silence est pesant....
Les lézards sont invisibles, les toiles d'araignée ensevelies, les fourmis enfouies dans
un sol gelé depuis plusieurs jours.
La vie est éteinte...
Dans le pin, les moineaux figés sur leurs pattes glacées n'ont plus le coeur à se chamailler.
Hier encore, ils jouaient, s'égosillaient, voletaient de branche en branche
malgré un froid vif.
Sous ce blanc manteau, le miscanthus a perdu ses ultimes atouts de séduction.
Dans une des mangeoires mises à la disposition de nos amis à plumes, un moineau
hardi et certainement affamé se dirige vers le restaurant.
Après cette terrible nuit, l'abondance
d'une nourriture réconfortante est la bienvenue.
La jardinière prévoyante, informée des conditions météorologiques a rempli abreuvoirs
et mangeoires.
L'albizia n'offre plus ses feuilles remarquables mais ses branches dénudées restent fières
dans ce spectacle éphémère.
Sous ce manteau blanc, les végétaux persistants fléchissent mais conservent une belle allure.
Les arbres dépouillés de leurs feuillages exposent leurs silhouettes
blanchies sans se briser sous le poids du fardeau.
Le yucca habitué à frissonner prouve chaque hiver qu'il est un téméraire et sait
braver les intempéries.
Sous ce spectacle fascinant, le silence est troublé par un vol de corbeaux.
Quinze jours avant que le froid ne s'empare du jardin, dans un massif,
quelques roses dynamisées par un automne doux s’entrouvraient.
Confiantes, elles s'étaient fardées d'un vieux rose cramoisi, conservant pour elles
leur parfum.
Pauvres petites, elles n'ont pas résisté à ce froid glacial
Elles sont à présent anéanties...
Le vieux chêne orgueilleux , endurci par les ans, ne tremble pas sous un vent
polaire, tenace et pénétrant.
Dans cet espace, la linotte mélodieuse, locataire à l'année du champ voisin ne livre plus
son gazouillis musical.
Depuis deux jours, nous n'entendons plus son chant mélodieux, ses roulades et encore
moins ses trilles.
Plus possible de picorer les dernières graines de colza comme elle le faisait
huit jours plus tôt, en voletant sous un ciel radieux.
Bon dimanche...
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